Définition juridique de l'ASH

ASH est une abréviation qui signifie Agent de Services Hospitaliers.

Source : Légifrance 

Décret n°2007-1188 du 3 août 2007 portant statut particulier du corps des aides-soignants et des agents des services hospitaliers qualifiés de la fonction publique hospitalière (J.O. du 07 août 2007).

Extrait de l’article 4 :

« Les agents des services hospitaliers qualifiés sont chargés de l’entretien et de l’hygiène des locaux de soins et participent aux tâches permettant d’assurer le confort des malades. Ils effectuent également les travaux que nécessite la prophylaxie des maladies contagieuses et assurent, à ce titre, la désinfection des locaux, des vêtements et du matériel et concourent au maintien de l’hygiène hospitalière. »

Autrement dit, l’ASH réalise ses activités en respectant les règles de sécurité et les mesures de prévention des biocontaminations.

Vous engagez donc votre responsabilité sur des actes qui peuvent être lourds de conséquences (maladies nosocomiales, biorésistance…). Pour faire simple, le droit français prévoit :

    • La responsabilité pénale qui oblige l’auteur d’une infraction délictuelle à répondre de ses actes  (l’ASH) ;
    • La responsabilité civile qui oblige à réparer le préjudice pour des dommages causés à un tiers (la sructure hospitalière).

L’ASH ne fait pas partie de l’équipe soignante. La hiérarchie de l’ASH est le cadre du service. Il est à noter que les infirmiers sont responsables de leurs actes, de leur service, des ordres qu’ils délèguent.

L'ASH dans l'hôpital

L’hôpital est constitué d’équipes pluridisciplinaires qui ont pour vocation de se réunir autour des patients afin de les soigner, de les guérir. Les ASH ont leur place dans ce processus et vous pouvez considérer que votre travail est le premier des soins à apporter aux patients : l’hygiène.  

    1. Obtenir la propreté visuelle (poussières, traces d’adhésifs, tartre, souillure…), c’est apporter du confort qui inspire confiance à des patients, aux visiteurs pouvant éprouver une certaine inquiétude d’être ici. Le fruit de votre travail sera rassurant, apportera du crédit à votre équipe. Vous pourrez éprouver la sensation du “travail bien fait”.
    2. Obtenir la propreté microbiologique : vous assurez la sécurité sanitaire nécessaire au rétablissement des patients dont les organismes, selon les services, sont fragilisés, affaiblis temporairement ou définitivement, voire fatigués, usés. Des organismes qui n’ont donc pas forcément la possibilité de lutter contre une nouvelle infection contractée à l’hôpital. Vous protégez aussi toutes les personnes, du visiteur jusqu’aux soignants et les intervenants.

Vous maîtrisez ainsi l’enjeu de votre travail, de votre responsabilité. L’empathie sera votre arme. L’invisible, votre ennemi.

Commérages, ragots,potins, rumeurs, petites manipulations de bas étage

III – Commérage, ragots, potins, rumeurs, petites manipulations de bas étage

Le problème est philosophique, de même qu’il représente un enjeu sociétal  et économique.

Nous somme peut-être à l’aube de la quatrième blessure narcissique de l’humanité :

  1. la révolution copernicienne (Copernic : l’homme n’est pas au centre de l’univers) ;
  2. la révolution darwinienne (l’homme est un animal comme un autre, la théorie de l’évolution) ;
  3. La théorie freudienne (l’homme n’est pas maître de ses pulsions) ;
  4. L’intelligence de l’homme ne serait pas ultime ?

Pendant que l’intelligence artificielle se développe sur les machines, l’homme développe encore l’intelligence superficielle. Les commérages, ragots, potins, rumeurs et autres petites manipulations sont omniprésents. Ils permettent de tisser un lien social, de paraître important, d’être méchant, jaloux, de combler l’ennui, d’appartenir à un groupe, de déstabiliser une personne ou, dans son paroxysme, de paraître moraliste. De plus, lorsque la doxa et l’omerta s’installent, ces actes ont de réelles répercussions néfastes sur la personne ciblée :

  • perte de confiance ;
  • capacité au travail diminuée ;
  • isolement.

Comment réagir face à la médisance ?

  • Le silence  de la victime est une solution lorsque ce n’est pas grave ;
  • La victime peut affronter ses collègues en apportant une réponse factuelle et non pas émotionnelle ;
  • Les personnes au courant peuvent apporter une réponse collective à ces fléaux en demandant au colporteur pourquoi elle ne s’adresse pas directement à la personne concernée ou lui faire prendre conscience de la souffrance engendrée. Elles peuvent aussi alerter la victime qui pourra organiser sa défense, car bien souvent, elle n’est pas au courant ;
  • Faire preuve d’empathie et écouter la personne qui subit ;
  • Demander l’intervention de son cadre, cadre supérieur, ou de la direction qui peuvent y voir une baisse de productivité, rédiger une charte de bonne conduite si elle n’existe pas.

D’un point de vue purement cynique, vous pouvez vous vous faire la conviction que les personnes qui disent du mal de leurs collègues le font parce qu’elles ne peuvent pas dire du bien d’elles-même. Vous pouvez prendre vos collègues pour ce qu’ils ne sont pas et les laisser pour ce qu’ils sont. Vous pouvez décider de ne pas être une mauvaise langue et de ne l’utiliser que pour faire du bien à votre partenaire…

 Néanmoins, il est vrai qu’à regarder les choses sous un certain angle, on finit par avoir les yeux en coin et là, la souffrance n’est plus très loin. 

Il résulte de tout cela que la diffamation, le harcèlement sont des actes délictuels, punis par la loi.

Extrait  Légifrance Article L1152-2 du Code du travail :

Aucun salarié ne doit subir les agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel.

Extrait Légifrance Article L1152-4 :

L’employeur prend toutes dispositions nécessaires en vue de prévenir les agissements de harcèlement moral.

Autres liens utiles :

https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F32079

https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGISCTA000006165282

En résumé, vos actes ne sont pas anodins, votre état d’esprit non plus :

  • La vie de vos collègues ne vous concerne pas ;
  • L’avis de vos collègues n’est pas important si celui-ci n’est pas constructif ;
  • La vie des patients est importante.

Une mauvaise entente dans une équipe se fait toujours au détriment du patient. Et qu’un patient perde, cela pose problème. En plus d’être professionnel, il faut être positif, constructif et partir du principe que les gestes de votre collègue complèteront vos gestes et que vous ferez de même.

Bien-être de l'ASH

IV – ASH et bien-être

Dans un hôpital, il peut y avoir de la tension et ce n’est rien de le dire. Du colportage des « ragots » au surplus de travail, les motifs de tensions et de stress sont aussi nombreux que divers. Aller travailler « la boule au ventre » ne dure qu’un temps.  Sachez que votre cadre est habilité à vous écouter mais également la médecine du travail où il peut y avoir un psychologue. Votre médecin traitant sera une bonne aide et saura vous aiguiller d’autant qu’il vous connait bien. Je vous invite à vous renseigner.

Pour l’heure, voici quelques pistes   que vous pouvez exploiter :

  • La dopamine ;
  • Les endorphines ;
  • L’ocytocine ;
  • La sérotonine.

L’idée est de trouver des activités qui vous feront plaisir. Plus elles sont nombreuses et variées, plus grand sera le bénéfice :

Dans vos tâches professionnelles par exemple, vous pouvez être à la recherche du travail bien accompli pour avoir la satisfaction du travail bien fait ;

Prendre sa moto (ou passer votre permis) est un bon exutoire. Le défi est permanent, les techniques sont nombreuses, vous aurez un sentiment de liberté. Très vite, vous ferez le plein de votre moto pour faire le vide dans votre tête ;

Si vous prenez les transports urbains, vous pouvez descendre pour déambuler dans un parc, marcher en ville, regarder les vitrines et reprendre le bus ensuite ;

En famille ou avec vos amis, vous pouvez aller boire un verre, aller au cinéma ;

Avec votre conjoint ou vos enfants, vous pouvez faire un atelier cuisine ;

Seul,  vous pouvez faire du yoga, méditation, autohypnose, sport (promenade, salle de sports…), vous intéresser à une alimentation plus saine. Ou vous lancer un défi… (marcher 15 000 pas par jour par exemple).

La liste n’est évidemment pas exhaustive mais constitue une piste pour vous convaincre de vous organiser chaque jour un moment qui vous appartient, durant lequel vous serez important.