Le bionettoyage est une opération minutieuse et technique. En aucun cas, une quelconque surface ne doit se contenter d’avoir l’air propre mais doit être exempte de germes, bactéries, microbes. Quelques exemples de dangers pour vous convaincre :
1 gramme de selle contient des milliards de bactéries
1 gramme de poussière contient plus d’1 million de bactéries. La poussière est un élément pathogène
Le Rhinovirus (rhinite, rhume…) est un virus aérien qui survit des heures sur une surface
La mycose est un champignon. C’est une maladie contagieuse qui s’attrape lorsqu’on marche pieds nus sur un sol infesté par ces organismes microscopiques
La verrue est un virus que vous pouvez contracter sur un sol non ou mal désinfecté
Le staphylocoque doré (peau, rhino-pharynx, oreilles, périnée, aisselles…) est une bactérie qui vit plusieurs jours sur des surfaces, jusqu’à 1 mois sur la peau
L’influenza (grippe) est un virus qui vit entre 8 et 12 heures sur une literie
Le streptocoque (tube digestif, vagin) est une bactérie capable de vivre plusieurs semaines, mois sur une surface
L’Escherichia Coli (tube digestif) est une bactérie qui vit 2 à 3 mois sur le sol
L’hépatite C (sang) est un virus qui vit plusieurs semaines à plusieurs mois (sang séché, rasoir dans une salle de bain, coupe-ongles dans une chambre…)
Le coronavirus est un virus aérien qui survit des heures sur une surface sèche
Le rotavirus (gastro-entérite) est un virus qui vit plusieurs semaines sur une surface
Une cloison peut héberger l’aspergillus (champignon)
L’eau stagnante, le tartre abritent la légionnelle (bactérie qui survit jusqu’à 45 degrès). Boire une eau contaminée ne provoque pas l’infection mais respirer les vapeurs d’une eau chaude contaminée, oui.
Le Clostridium difficile est une bactérie qui resiste notamment à la chaleur et à la vapeur. Cette bactérie se retrouve dans les selles, potentiellement sur les mains.
La liste n’est pas exhaustive mais bien trop longue dans la réalité.
Retenez : 1 bactérie à midi, 10 milliards à minuit.
Le biofilm
I- Définition Wikipédia :
« Un biofilm est une communauté multicellulaire plus ou moins complexe, souvent symbiotique, de micro-organismes, adhérant entre eux et à une surface, et marquée par la sécrétion d’une matrice adhésive et protectrice. Il se forme généralement dans l’eau ou en milieu aqueux. »
Plus simplement, comprenez que c’est un mode de vie en communauté de micro organismes unicellulaires (comme des bactéries), qui se regroupent, s’agglomèrent, forment une colonie (le biofilm) où elles vivent au ralenti. Ce biofilm adhère, résiste aux agressions extérieures et tend à se propager, à coloniser.
Il est estimé entre 100 millions et 10 milliards de cellules par gramme de matière déshydratée (src. CNRS).
Lorsque ces bactéries sont organisées en biofilm, elles acquièrent des propriétés particulières, en devenant bien plus résistantes à l’action des désinfectants et agents antibactériens.
Pour le visualiser, vous connaissez certainement le tartre dentaire, mais vous trouvez le biofilm partout : canalisations, corps humain, nature mais aussi dans les hôpitaux…
II- Les causes d’apparition du biofilm ?
Le biofilm résiste à la plupart des méthodes classiques de nettoyage.
Néanmoins, d’autres facteurs entrent en ligne de compte dans la formation des biofilms, comme par exemple :
Des produits désinfectants mal dosés ;
Un lavage et / ou un rinçage absent(s) voire insuffisant(s) ;
Une méthode alternée mal maîtrisée (alternance détergent seul et détergent désinfectant) ;
L’utilisation du même support de lavage (frange, micro-fibres…) sur une trop grande surface et pas renouvelé régulièrement ;
Un encrassement de surface ;
L’utilisation du même produit détergent désinfectant durant une longue période.
III- Le biofilm, une matrice mortelle
La responsabilité directe des biofilms dans de nombreux processus infectieux n’est plus à démontrer.
Les hôpitaux n’échappent pas à la colonisation par des biofilms bactériens. En effet, ceux-ci représentent des réservoirs idéaux pour les microorganismes. Ces réservoirs s’intègrent ainsi dans un cycle de contamination qui inclut les patients et des vecteurs tels que l’air, l’eau, le personnel, les insectes, ou les dispositifs médicaux. L’infection la plus connue est l’infection nosocomiale, pouvant entraîner la mort.
IV- Les solutions contre le biofilm
Afin d’empêcher l’apparition de biofilm, il est important de maintenir une hygiène irréprochable.
C’est ainsi la condition première pour éviter la formation de biofilms. Le lavage, l’assainissement des surfaces et une bonne gestion des opérations peuvent permettre de contrôler le biofilm, donc de stopper ou limiter son développement.
Le chimiofilm
film de résidus chimiques, laissés par les désinfectants entre autres, qui favorise le développement des bactéries.
Pour la suite, je m’appuie volontairement sur un article dont j’ai le souvenir pour approfondir la réflexion :
« L’Université d’Arizona a découvert en 2012 que les téléphones portables contiennent 10 fois plus de bactéries qu’un siège de toilette, en grande partie parce que ceux-ci sont généralement nettoyés plus fréquemment. Votre téléphone capte les bactéries lorsque vous le touchez. Les germes se retrouvent donc là où vous les posez. » (article complet en anglais en suivant ce lien) :
https://cals.arizona.edu/news/why-your-cellphone-has-more-germs-toilet
L’intérêt n’est pas de s’interroger sur le droit ou non d’avoir son portable sur soi mais plutôt sur le danger de l’avoir.
La contamination croisée
La contamination croisée est le déplacement ou le transfert physique NON intentionnel d’un danger de nature biologique, chimique ou physique d’une personne, d’objet(s), d’un lieu à un autre…