I- Le bionettoyage
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Définition Wikipedia :
Le terme bionettoyage désigne l’ensemble des opérations réalisées afin d’assainir un environnement. Le bionettoyage permet de réduire, voire de supprimer, les micro-organismes présents dans un milieu, afin d’éviter des contaminations ou des infections par des maladies nosocomiales.
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Le principe :
Le bionettoyage est un véritable process et se décompose en trois étapes :
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- Le nettoyage (détergence) ne désinfecte pas mais enlève les souillures, décroche de leur surface les microorganismes. Il se fait avec un détergent qui peut être une crème à récurer ;
- Le rinçage (eau) évacue le produit de nettoyage, les impuretés dont les microorganismes décrochés par le détergent. Le rinçage complète le nettoyage ;
- La désinfection (désinfectant) est la garantie suprême en matière de sécurité apportée aux patients. Elle se fait avec un désinfectant, des produits qui seront détaillés plus tard. Il est important de comprendre en attendant que vous ne pouvez désinfecter que ce qui est propre.
La question est de mener à bien chacune de ces 3 actions. Vous devez agir selon un ordre précis, c’est-à-dire du plus propre vers le plus sale, du haut vers le bas. Autrement dit, des surfaces les moins contaminées vers les plus contaminées. C’est une règle que vous devez obligatoirement respecter, garder en tête et surtout appliquer. Mais cette règle paraît incomplète. Un schéma complémentaire est tout aussi important : la théorie de Sinner.
Le cercle de Sinner
Albert Sinner, chimiste allemand de la société Henkel, a mis en évidence en 1959 le cercle de Sinner, La théorie du nettoyage parfait :
La gestion du bionettoyage s’appuie sur 4 facteurs :
La Température : une augmentation de la température peut diminuer l’action mécanique sans altérer l’efficacité du bionettoyage ;
L’Action mécanique : manuelle (frange, chiffonnette, pulvérisation…), machine (auto–laveuse, haute pression…) ;
L’action Chimique : application d’un détergent, détartrant, produit vaisselle ;
Le Temps d’action : temps d’action pour que la combinaison de l’action chimique et l’action mécanique soient efficaces.
ATTENTION : Seule la notion de nettoyage est abordée ici, en aucun cas la désinfection.
Explications :
Chaque action compte pour 25 % en conséquence, combinées entre elles à parts égales, vous disposez d’une efficacité de 100%.
Par exemple, si vous baissez la température, vous devrez augmenter une (ou plusieurs) des 3 autres actions pour revenir à 100%
Les contraintes
Il faut respecter le dosage prévu par le fabricant :
- sous-doser = moins de performance du détergent
- sur-doser = risque accru de pollution, risque d’avoir une surface collante qui va accrocher plus facilement la saleté
Il faut respecter le temps d’action : si le fabricant prévoit de laisser agir 10 mn, la prolongation peut entraîner une altération de la surface.
Il faut respecter la température (t°) : si le fabricant prévoit une température froide pour l’utilisation de son produit, il peut être catastrophique de ne pas respecter cette consigne. En revanche, si le fabricant admet une température entre 20 et 60 degrés, vous auriez tort de ne pas exploiter cette possibilité. Par ailleurs, si le produit vous l’autorise, la température élevée a un rôle d’inhibition sur les bactéries et les acariens, contribue à la solubilisation des tâches mais joue le rôle de fixateur comme pour le sang sur du linge. Dans les faits, respecter la température, c’est activer certains composants chimiques et ne pas respecter la température, c’est neutraliser d’autres composants du produit.
Dans les faits, l’action mécanique engendre un frottement (manuel ou mécanique) adapté à la situation. Cette action est obligatoire car elle favorise la mise en solution des produits, leur imprégnation et optimise donc l’effet de la détergence.
Vous devez utiliser le bon produit pour la bonne surface, avec la bonne dilution, le bon matériel.
A cette étape, vous avez déjà pu supposer que la lecture des étiquettes sur les produits des fabricants était nécessaire pour avoir les bonnes informations. Elles vous permettent d’effectuer un bon nettoyage, dans le rendement et l’exigence d’un résultat décent, ce qui est à votre avantage.
Savoir lire une étiquette, la comprendre
Chaque produit a son utilisation, ses conditions d’utilisation et peut être d’origine chimique. Certains sont même issus du pétrole. Ils sont donc dangereux pour l’environnement, vous, votre équipe, les visiteurs et… les patients ! Autant de bonnes raisons de les utiliser correctement.
Le Ph :
Le Potentiel hydrogène, appelé Ph, est une unité de mesure de l’alcalinité en chimie.
L’alcalinité assure la stabilité du Ph et permet de gérer la basicité (OH-) ou l’acidité (H+) de l’eau (baisser l’alcalinité est toujours drôle à observer sur le Ph).
La basicité et l’acidité s’évaluent sur une échelle comprise entre 0 et 14.
< 7 la solution est acide (ou alcaline)
7 elle est neutre
> 7 la solution est basique
Il faut préciser d’emblée que l’eau pure n’est pas de l’eau sans sirop. L’eau pure correspond à H2O, soit du monoxyde de dihydrogène, absent dans la nature sans transformation. L’eau du robinet contient en plus les minéraux qui nous sont nécessaires. Le Ph des eaux de pluie, du robinet, en bouteille peut avoir légèrement plus d’acidité ou de basicité.
Voici quelques repères pour mieux comprendre :
Hydroxyde de Sodium (soude caustique dans un savon, purifier l’eau, nettoyant ménager) : 14
Javel : 11.5/12.5 selon concentration
Nettoyant à l’ammoniaque : 11
Savon de Marseille : 10
Polyactif des Laboratoires Rochex : 9.5 (avant dilution, dilué : neutre)
Savon pour les mains : 9.5 / 11.5
Bicarbonate de Sodium : 9
Eau du robinet : couramment entre 7 et 8.5 (minimum légal 6.5 maximum 9)
Sang humain : 7.4
Anios Prémium (DD) : neutre
Savon corporel : 7 environ
Urine : 4.6 / 8 (variation en fonction du moment de la journée, des pathologies, alimentation…)
Vinaigre 8% : 2
Anios détartrant désinfectant : 2/2.2
Citron : 2
Acide Chlorhydrique (polluant et corrosif) : 0
Le Ph est une grandeur sans dimension stricto sensu. Elle nous permet cependant de
comprendre qu’un produit dont le Ph est compris entre :
0 et 4.5 donc fortement acide, sera pour nous un détartrant ;
4.5 et 6.5 donc moyennement acide, sera pour nous un produit désincrustant, un détartrant ;
6.5 à 8 donc pratiquement neutre, sera pour nous un détergent neutre pour les poussières et les salissures ;
8 à 11 donc moyennement alcalin sera pour nous un détergent multi-usage pour des salissures organiques, le gras ;
11 à 14 donc fortement alcalin sera pour nous un dégraissant décapant pour les graisses.
Le TH
Le TH de l’eau s’exprime en degré français : °f. Le TH mesure la dureté de l’eau, c’est-à-dire la quantité de calcium et de magnésium dans l’eau. Il n’est pas à confondre avec le Ph et le degré Fahrenheit (°F).
Le tensioactif
Appelé également agent de surface, les tensioactifs sont des agents de lavage présents dans les détergents ménagers, les savons, les cosmétiques, les produits vaisselle, les lessives… Chaque tensioactif a sa spécialité. Voici les principaux :
Agent mouillant ;
Agent moussant ;
Agent dégraissant ;
Agent dispersant ;
Agent émulsifiant (facilite le mélange entre 2 liquides non miscibles) ;
Agents antiseptiques ;
Agent anti–redéposition (évacuation)…
La liste n’est pas exhaustive.
Il est à retenir que les tensioactifs sont souvent accusés d’être des pollueurs :
dès leur conception,
parce qu’ils se dégradent mal dans la nature, par leur capacité à libérer des compositions toxiques.
Les professionnels que vous êtes doivent donc les utiliser scrupuleusement.
LES CMR
Cette explication s’appuie dans son intégralité sur le site de l’ANSES.
« Les substances chimiques seules ou en mélanges peuvent présenter divers effets nocifs pour la santé humaine. Certaines d’entre elles peuvent ainsi être cancérogènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction. Elles sont alors dites « CMR ». Au regard des dangers qu’elles présentent, ces substances et mélanges classés sont soumis à des réglementations restrictives notamment dans le domaine du travail.
Cancérogènes (C) : substances et mélanges qui, par inhalation, ingestion ou pénétration cutanée, peuvent provoquer un cancer ou en augmenter la fréquence.
Mutagènes (M) : substances et mélanges qui, par inhalation, ingestion ou pénétration cutanée, peuvent produire des défauts génétiques héréditaires ou en augmenter la fréquence.
Toxiques pour la reproduction (R) : substances et mélanges qui, par inhalation, ingestion ou pénétration cutanée, peuvent produire ou augmenter la fréquence d’effets nocifs non héréditaires dans la progéniture ou porter atteinte aux fonctions ou capacités reproductives. »
Les Produits :
Détergents :
Ils ont déjà été abordés dans la théorie de Sinner. Ils sont utilisés uniquement pour dégraisser laver, casser les biofilms. Nettoyer, c’est enlever les traces et souillures visibles. C’est aussi commencer à « décrocher » les bactéries, microbes, déchets organiques pour les évacuer. Les détergents contiennent donc du savon et des tensioactifs qui donnent leur spécificité. Ils peuvent être des lessives pour le linge, des nettoyants pour le sol, les surfaces… Les détergents peuvent avoir des formes liquides, crèmes, poudres, pain…
La crème à récurer : son nom est explicite, c’est nettoyer en frottant. Son côté légèrement granuleux ne raye pourtant pas une surface et cette crème est efficace à froid comme à chaud. Son utilisation ne pose pas de problème pour l’environnement. Il est toutefois à souligner qu’elle ne reste pas en suspension dans l’eau et repose très vite sur le fond et bouche un syphon, une canalisation par accumulation régulière. La solution est de n’en appliquer que quelques gouttes pour avoir un bon nettoyage sans trace, avec un rinçage abondant à l’eau chaude supportable par les mains. Son utilisation est courante dans la salle de bain et efficace sur une tâche tenace sur un adaptable, un meuble.
Le Polyactif de Rochex : Il est le détergent utilisé, notamment pour les sols. Il se présente sous forme de bidon 5 litres, flacon 1 litre, dosettes. Selon le fabricant, les préconisations de dilution sont de :
Surface sale : 0.15 % soit 1.5 ml de produit pour 1 litre d’eau
Surface très sale : 0.3 % soit 3 ml pour 1 litre d’eau
Pour 15 Mops, le CHU préconise 5 ml de détergent pour 3 litres d’eau donc très proche des préconisations.
Durée de la dilution : 24 heures
Date de péremption : date inscrite sur le flacon
Son Ph est neutre après dilution. La température d’utilisation est de 20°.
Il est autorisé dans les auto-laveuses et autres outils mécaniques.
Il ne demande pas de rinçage (sauf pour les surfaces en contact avec les denrées alimentaires).
Pas de CMR, tensioactifs biodégradables.
Les désinfectants :
Ils ont également été déjà abordés. Je vous propose quelques distinctions lexicales en préambule :
La décontamination : C’est une pré-désinfection qui consiste à réduire, voire éliminer des microorganismes sur une surface inerte ou un tissu vivant.
La désinfection : C’est éliminer ou tuer des microorganismes, inactiver des virus présents après le lavage sur des surfaces inertes. Sur des tissus vivants (plaie, lésion), il s’agira d’un antiseptique.
La stérilisation : C’est porter à néant, donc détruire 100 % de ces microorganismes.
Pour rester simple :
Une surface qui contient, par exemple, 1 million de bactéries contiendra :
10 000 bactéries après décontamination ;
Entre 10 et 10 000 bactéries après désinfection ;
0 après stérilisation.
Il s’agit bien évidemment d’un exemple pour vous indiquer une échelle de valeur.
En ce qui nous concerne, nous parlons uniquement de désinfection. C’est-à-dire que notre métier est de réduire, jusqu’à rendre acceptable, le taux de contamination qui mettra les patients en sécurité.
La désinfection n’est pas définitive mais temporaire. C’est-à-dire qu’une surface se contamine plus ou moins progressivement et c’est la raison pour laquelle la désinfection est régulière.
Les désinfectants ne se valent pas entre eux. Nous parlerons ainsi d’un spectre qui sera plus ou moins large selon le désinfectant :
Les bactéricides : tuent les bactéries ;
Les fongicides : tuent les champignons ;
Les sporicides : tuent les spores bactériennes ;
Les virucides : tuent ou inactivent les virus ;
Les biocides : tuent ou inactivent les organismes nuisibles.
Un désinfectant peut juste être un biocide ou alors un biocide, un bactéricide, un fongicide par exemple.
La désinfection est impossible sans lavage préalable.
Un désinfectant a des contraintes :
Le temps d’action : Par exemple, appliquer un désinfectant sur un robinet et l’essuyer avec du Tork (essuie-mains) pour la faire briller est une ineptie. Vous n’aurez pas respecté le temps d’action. Il ne faut pas croire qu’une bactérie se fait hara kiri à l’approche de votre désinfectant. Vous aurez effectivement votre brillance, mais vous allez conserver votre taux de contamination ;
La température : Une température non respectée peut engendrer des vapeurs nocives, une efficacité altérée du désinfectant ;
La dilution : un dosage sur–dosé peut créer, dans le meilleur des cas une surface collante, avec des traces mais surtout une pollution. Un désinfectant sous-dosé organisera une résistance des microorganismes. En effet, les microorganismes se multiplient très rapidement jusqu’à doubler leur population en quelques minutes et sont capables, par voie de mutation, de trouver un moyen de résistance qui sera transmis aux autres. Un désinfectant sous-dosé va tuer les microorganismes les plus sensibles mais permettre la survie des plus résistants qui vont s’adapter et coloniseront la surface. Il faudra utiliser un désinfectant plus puissant. Enfin, on ne désinfecte jamais une surface mouillée, sous peine de modifier la dilution ;
L’action : il n’agit qu’à l’endroit où il a été appliqué ;
La stabilité : un désinfectant se dégrade plus ou moins rapidement avec le temps ;
La date de péremption du flacon fermé.
Le spectre, le temps d’action, la température et la dilution sont réglementés par des normes européennes reconnaissables par leur mention « EN » ou Françaises AFNOR « NF ». Vous les trouvez sur les flacons et sur les FDS (Fiches de Données de Sécurité) du fabricant.
La question est donc de savoir comment bien désinfecter. Tout simplement en respectant les contraintes du produit.
Pour terminer, mettre un désinfectant dans une auto–laveuse ne sert à rien.
Anios Premium : (Données ANIOS) C’est un Détergent Désinfectant (DD) qui combine le lavage et la désinfection en une seul action. Il peut être utilisé sur les surfaces, les murs, les sols, le matériel médical. Correctement dilué, il ne laisse aucune trace.
Dilution : 0.25 % soit : 20 ml pour 8 litres d’eau ;
: 7.5 ml pour 3 litres d’eau (équivaut à 15 Mops) ;
: 2.5 ml pour 1 litre d’eau.
Température de l’eau : froid et chaud
Temps d’action : Bactéries entre 5 et 30 mn ;
Mycobactéries : 120 mn ;
Levures : 15 à 30 mn ;
Moisissures : 15 à 120 mn ;
Virus : 5 à 60 mn
Temps de conservation d’une dilution : 24 heures à l’air libre ;
7 jours dans un récipient fermé hermétiquement.
Date de péremption d’un flacon jamais ouvert : 3 ans, se référer à la date inscrite.
L’eau de Javel :
L’eau de Javel est le désinfectant complet dont la renommée est planétaire : Aux Etats-Unis, une eau qui a un goût de Javel prononcé est considérée comme saine. En France, nombreuses sont les personnes qui pensent que l’odeur de la Javel sent le propre. Il n’est pas rare de voir des personnes nettoyer à l’eau de Javel et il n’est pas rare de voir de l’eau de Javel déversée ici et là, avec la conviction d’évoluer dorénavant dans un univers propre et j’ai même déjà vu du détartrage à l’eau de Javel.
En effet, L’eau de Javel est un bactéricide, fongicide, virucide, blanchissant et sporicide.
Pour autant :
L’eau de Javel ne contient aucun tensioactif et n’a donc aucune propriété détergente.
Le Ph est basique et ne peut donc pas dissoudre du tartre mais peut le blanchir pour ressembler au fond blanc d’une cuvette. Si vous avez lu l’article sur le biofilm, vous aurez compris que ce n’est pas tellement la couleur du tartre qui est dangereuse, mais plutôt que les bactéries l’utilisent en tant que bouclier pour se protéger et que donc… la Javel ne sert à rien car elle n’atteindra pas sa cible. Il faut donc détartrer au préalable.
L’eau de Javel est aussi dangereuse car elle est :
oxydante et corrode les métaux (y compris le cuivre) ;
corrosive sur la peau, votre système respiratoire ;
toxique par ingestion, mais également par inhalation. Le rejet de la Javel augmente le risque d’association avec des composants organiques, donc crée des éléments toxiques. Pour rappel, l’urine a un Ph qui tend vers l’acide, les détartrant aussi. Sans compter la présence d’ammoniaque ou d’azote dans de nombreux produits, et aussi l’urine, la sueur. Bref, pour vous rappeler vos cours de sciences physiques / chimie, « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » (Lavoisier). Ce qui signifie qu’entre l’acidité de l’un, la basicité de l’autre, la présence éventuelle d’ammoniaque, d’azote, quelques déchets organiques, vous êtes déjà un chimiste capable de fabriquer du dichlore (Bertholite en 14/18) ou de la chloramine. Des gaz toxiques, irritants dont vous serez la première victime. L’eau de Javel ne doit jamais être mélangée avec un autre produit tellement les conséquences sont dangereuses et je rappelle que vous ne pouvez désinfecter que ce qui est propre et bien rincé.
L’eau de Javel agit également sur l’environnement car elle :
contribue à l’expansion de germes pathogènes résistants, notamment dans les égouts (la Javel devient sous-dosée) ;
détruit la faune et la flore ;
pollue l’eau (un article plus approfondi sera écrit après un rendez-vous avec le Service des Eaux de Limoges Métropole).
L’eau de Javel doit avoir une utilisation raisonnée, parcimonieuse, minutieuse et s’utilise FROIDE, voire légèrement tiède, MAIS JAMAIS chaude pour ne pas créer une malencontreuse réaction avec le chlore qu’elle contient. L’eau de Javel perd rapidement ses vertus avec le temps, surtout s’il s’agit d’un format concentré. La Javel doit être conservée à température ambiante, hermétiquement dans son flacon opaque (la lumière solaire dégrade la Javel).
La lecture des étiquettes, le respect des dates de péremption, la mémorisation des pictogrammes des dangers vous aideront à bien utiliser ce produit.
Vous souvenez-vous avoir lu qu’il était judicieux de faire du bionettoyage chez vous ? Dans l’ordre du nettoyage, oui. Dans l’utilisation des détergents en respectant le cercle de Sinner aussi. En revanche, il ne faut pas oublier que nous sommes nés, que nous vivons grâce aux bactéries, que notre corps en contient par milliards et que nos corps sont aptes à se défendre contre ses agresseurs. Il est inutile de vouloir tout désinfecter à outrance chez vous. Vous ne feriez que polluer.
Vous agissez avec vos deux mains pour demain.
La vapeur :
Contrairement à une idée répandue, le froid ne tue pas les microbes. Il les « endort » mais ils se réveilleront lorsque la situation deviendra favorable. Au contraire, la chaleur (plus de 50°) commence à les éradiquer.
La vapeur ne dispose d’aucune norme de détergence. Pour autant, la vapeur produite est pure (ou presque). Le fameux H2O. Cette eau pure est un puissant solvant qui va jouer le rôle du tensioactif. Cette vapeur va dissoudre plus facilement que l’eau chargée de sels minéraux.
La vapeur désinfecte. La condition est que la vapeur doit être la plus gazeuse possible, la moins liquide possible. C’est la raison pour laquelle il est souvent fait allusion à une vapeur sèche, ce qui est un abus de langage. Il s’agit d’une vapeur saturée de par son état gazeux.
Son spectre est large hormis pour les clostridiums difficiles où vous devrez ajouter H2O2 (peroxyde d’hydrogène connu sous le nom d’eau oxygénée) à 3 ou 4 % et à condition d’avoir la machine qui le permette.
La vapeur permet de laver et désinfecter mais ne dépoussière pas. Enlever la poussière est une action préalable impérative aussi bien sur le mobilier que sur le sol. La vapeur est capable de casser un biofilm.
Préalable à chaque protocole de vapeur :
Remplissage du réservoir d’eau ;
Mise sous tension de l’appareil ;
Régler la température/pression (en général position 3) selon cette estimation :
Position thermostat |
Pression en bar estimée |
T° estimée (cuve) |
1 |
1 |
99 |
2 |
2 |
120 |
3 |
3 |
133 |
4 |
4 |
143 |
5 |
5 |
151 |
6 |
6 |
158 |
Attendre que l’appareil soit opérationnel (environ 5/7 minutes) ;
Purger l’eau résiduelle dans le flexible d’alimentation, les outils (SANS bonnette, SANS Mop) et recommencer à chaque changement d’outil (toujours SANS bonnette, SANS Mop). Cette opération a en plus le mérite de mettre l’outil en température pour limiter la déperdition de température entre la cuve et la sortie de l’outil utilisé ;
Equiper l’outil de la microfibre qui lui correspond (bonnette, Mop) ;
Passer la vapeur par contact sur la surface :
Seul l’endroit en contact avec l’outil est désinfecté ;
Précision pour le balai-vapeur : Une flèche sur l’outil indique sa direction. Le jet de vapeur est donc le premier et n’est pas recouvert par la Mop. Il est suivi par la Mop qui sèchera la surface ;
La vitesse de passage est d’environ 10 cm par seconde. Les traces d’eau et d’humidité résiduelles sont immédiatement séchées (car l’eau se contamine immédiatement). On change la microfibre à chaque fois qu’elle se sature d’humidité ou de saleté.
Il suffit d’augmenter la pression de l’appareil pour accéder aux interstices avec une buse pour :
dissoudre et déloger la crasse (fauteuil, roues, adaptable, lit, syphon, pédalier, robinet…) ;
remettre « à neuf » une surface.
Le matériel
Les surfaces :
Avec une lavette imprégnée (humide dans toute sa partie) de désinfectant, vous nettoyez chaque surface en dépliant votre lavette à chaque changement de surface. Vous utilisez donc 4 faces par dépliage. Il est important de ne pas faire tomber de produit sur le sol, même pas une goutte, sous peine de saccager votre prochain travail : le sol.
Le sol :
Le traitement du sol se décompose en 2 étapes :
Le balayage humide
Le balai :
Il se fait avec un balai trapèze qui comporte sur sa partie inférieure une semelle en caoutchouc. Cette semelle comporte des lamelles souples. Les lamelles permettent également un ramassage optimisé des poussières et salissures par saturation de la gaze, lorsque la première lamelle est saturée, la deuxième lamelle prend le relais et ainsi de suite. Voici une des raisons de ne mettre qu’une seule gaze. L’accumulation de gazes annule l’efficacité de ces lamelles, donc de votre balayage.
La gaze :
Petite précision lexicale :
Une gaze, le gaz et gazer. Le verbe gazer est l’action d’intoxiquer avec du gaz. L’hôpital a pour vocation d’accueillir tous les publics, sans distinction de couleur, de religion, d’origine.
Votre empathie et vos connaissances sur l’histoire vous aideront à comprendre que dire fièrement à voix haute : « je vais gazer un couloir » n’est pas une bonne idée.
La gaze rose à usage unique (UU) est une fibre de polypropylène. Une matière compliquée et onéreuse à recycler (autre raison de ne mettre qu’une gaze). Cette gaze est imprégnée d’huile minérale qui permet de capter les poussières les plus fines et autres salissures. Cette huile s’évapore et c’est la raison pour laquelle il ne faut faire qu’une petite ouverture (taille du poignet) dans le sac les contenant. Pour la même raison, il ne faut jamais équiper un balai d’une gaze pour aider son prochain collègue, bien que l’idée soit noble. Durant la mobilisation du chariot, la gaze capterait les particules de sucroît. Une gaze s’utilise sur une surface comprise entre 20 et 30 m2.
Quels sont les atouts de ce mode de balayage :
Il est silencieux contrairement à un aspirateur ;
Il est capable de capturer les plus fines particules et en quantité inégalable ;
Il ne renvoie pas de poussière et de particules dans l’air ;
Il est simple, rapide, peu fatigant.
Comment effectuer un balayage humide ?
La technique de la godille est adaptée aux petites surfaces ;
La technique au poussé est plutôt destinée aux couloirs et autres surfaces importantes et dégagées.
Dans les 2 cas, vous procédez à un détourage préliminaire de la pièce et vous vous rapprochez du centre de la pièce. Il est important de ne pas passer 2 fois au même endroit pour ne pas contaminer à nouveau, de ne jamais lever le balai, et de ne jamais aller en arrière.
II- Le lavage
Le MOP est une frange microfibre, imprégnée la plupart du temps de détergent mais parfois, selon le protocole, de désinfectant. L’avantage du MOP microfibre est qu’il ne nécessite que peu d’eau, que sa texture permet de capturer des particules résiduelles et possède un côté abrasif sans se baisser ou forcer pour enlever des tâches tenaces.
Il suffit de partir de l’entrée de la pièce et d’aller à son point opposé. Votre MOP va laisser une trainée de produit qui s’appelle une bande de réserve. Vous revenez systématiquement vers l’entrée à la godille en utilisant la bande de réserve pour que la quantité de produit soit uniforme dans toute la pièce. Vous évitez de marcher sur les parties humides.
Clairement, une frange de lavage, une gaze, utilisées dans une pièce ne doivent jamais continuer leur chemin hors de cette pièce, pas même dans le couloir. Leur action s’arrête impérativement à leur point de départ, c’est-à-dire, au seuil de la porte.
Enfin, il peut arriver que vous manquiez de temps. Dans ce cas, il est préférable, si vous n’avez pas le choix, de réaliser un balayage humide correct et d’abandonner le lavage avec une Mop. Evidemment, le sol à traiter ne doit comporter aucune souillure…